Nuit blanche, suite
La promenade nocturne se poursuivait ensuite rue de la Goutte d'or. Oh, un gracieux squelette qui danse dans une vitrine :
Puis, dans la rue des gardes, d'autres vitrines suivent. Celles-là ont été investies par des scènes de la vie quotidienne : la répétition d'un groupe de musique, un kiné qui fait un massage... La troisième vitrine était déjà plus intéressante car commençait à s'instaurer un jeu entre les acteurs et les spectateurs. Elle servait de décor à une scène des plus banales : quatre personnes regardant la télévision. Mais ce qui était intéressant, c'est que la télévision tournait le dos à la vitrine. Donc, nous regardions les acteurs qui regardaient dans notre direction, mais le regard fixé sur la télévision. Mais, là où c'est devenu vraiment amusant, c'est avec la dernière vitrine : un repas d'anniversaire bourgeois réunissant huit convives autour d'une table. Nous arrivons vers 23h, au moment du dessert. Le repas a commencé à 20h et durera jusqu'à une heure du matin, et les acteurs ont joué pleinement leur rôle (bien mangé... bien bu !) et certaines failles commencent à apparaître dans le jeu. Un homme préside la table et fait face à la vitrine. Et petit à petit je comprends que certains de ses gestes, de ses regards sont en fait destinés au public, à nous qui sommes amassés derrière la vitre. Tout en étant encore dans le jeu, il passe peu à peu de l'autre côté. La vitrine devient perméable. Quand nous nous éloignons de la vitrine, il me fait un petit geste de la main.
Après avoir quitté notre moustachu, dernier tour dans le quartier, et un coup d'oeil à une sculpture éphémère : un bloc de glace où sont emprisonnés des fruits. Nous repartons avant la fonte totale du glaçon !